Initialement prévu pour 6 nous serons finalement 4 grimpeurs pour cette sortie du 8 au 14 Avril dans les Calanques, Sibylle, Alex, Simon et Alexandre.
L’arrivée le vendredi se fera en différée au long de la journée et suivra le schéma classique de nombreuses sorties d’escalade. Récupération de la voiture de location, courses pour le séjour et réception du logement (un Airbnb dans les ruelles historiques de la Ciotat, situé à deux pas du vieux port).
Le samedi, pour ce premier jour d’escalade, nous choisissons de nous rendre dans la calanque de Sormiou afin de se mettre en jambe dans des grandes voies relativement courtes et simples. Mais un premier obstacle se dresse devant nous avant même l’escalade. Une barrière empêche en effet l’accès au site pour les véhicules le week-end. Grâce à une voiture de location immatriculée “13” et à un coup de bluff d’Alex au gardien, prétendant que l’on était avec une autre voiture venant de rentrer (des riverains de la calanque) nous réussissons toutefois à passer. Ce coup de chance nous avait évité une bonne heure de marche supplémentaire avec le matériel sur le dos. Le séjour commençait sous de bons augures.
Après avoir garé la voiture près du restaurant de la Calanque puis longé celle-ci pour arriver au bec de Sormiou nous nous séparons en deux cordées sur les rochers au bord de l’eau. Simon et Alexandre grimpaient dans “Les traces du passé” tandis que Sibylle et Alex partaient dans “Antécime”.
C’est à partir du milieu de la falaise qu’un désagréable invité vint nous rejoindre, le fameux Mistral. Ayant regardé la météo la veille, comme tout bon grimpeur, nous nous étions bien couverts mais avions sous-estimé la force du vent. Erreur que nous ferons attention à ne pas reproduire pour le reste du séjour.
60km/h de vent de moyenne avec des rafales pouvant monter jusqu’à 100km/h… Grimper dans ces conditions fut une première pour nous. Les dernières longueurs nous paraissant ainsi plus acrobatiques et ardues que prévues avec le vent qui essayait de nous décrocher de la paroi. Finalement plus de peur que de mal et une fois arrivé au sommet, un sentier (dont le début fut un peu laborieux à trouver) nous permis de redescendre à la voiture sans avoir besoin de faire des rappels en plein vent.
Magnifique vue depuis le sommet du bec de Sormiou
Le dimanche nous nous dirigeons vers le secteur de Lumigny. Armand, un autre grimpeur de Cimes 19 nous y rejoindra pour grimper une journée avec nous. Simon et Alexandre ont prévu de faire “Voie de la face sud” tandis que Sibylle, Alex et Armand iront grimper en flèche dans “Gutenberg”.
Après nous être garés sur le parking de la fac de Lumigny nous commençons la marche d’approche, initialement estimée à 1h30… Le début se passa tranquillement, sur terrain plat au milieu de la forêt, sur un sentier large et bien tracé au milieu des randonneurs et promeneurs, nous avalons rapidement les kilomètres. Viens ensuite la bifurcation avec le GR, le chemin devient plus escarpé et raide mais nous sommes encore sûr de notre route et avançons résolument. Ce fut au moment de trouver l’embranchement avec un fameux sentier noir que la situation se compliqua. Hésitant devant un sentier de traverse qui semblait correspondre mais ne trouvant aucun marquage nous décidons de ne pas le prendre et de continuer le GR. Arrivant ainsi sur un site panoramique nous discernons le sentier que nous avons dédaigné en aval et qui semble aller dans la bonne direction. Nous rendant compte de notre erreur nous rebroussons chemin et empruntons ce sentier dont nous trouverons finalement les marquages noirs à moitié effacés.
Une erreur d’itinéraire mais un joli panoramique en compensation
Nous croyant tiré d’affaire nous suivons donc le fameux sentier jusqu’à arriver à l’extrémité de celui-ci… qui arrive bien plus tôt que ce que semble indiquer la carte. Après concertation et consultation des photos du topo nous nous séparons et prenons chacun l’itinéraire qui nous semble le plus juste pour arriver dans nos secteurs d’escalade.
Simon et Alexandre remontent donc dans une gorge entre deux falaises. Ascension très raide et jardinage au programme pour arriver vers ce qu’ils pensent être leur voie. Après plusieurs aller-retour, indécisions, hésitations, repérage et après même avoir failli se lancer ils se rendent à l’évidence, ils ne sont pas du tout au bon endroit. Redescendre étant trop risqué ils finissent de remonter, une fois en haut contournent la première crête… et retombent sur le panoramique du GR. Déterminé à prendre leur revanche ils retournent sur le sentier noir jusqu’au point de séparation. Et là, surprise, au lieu d’être la fin du sentier, il y avait un embranchement qui descendait et permettait de contourner le pieds de la Candelle. Une fois du bon côté il fut aisé de retrouver le départ de la voie (notamment grâce à un panneau indiquant les différents secteurs de la face sud). Enfin Simon et Alexandre purent entamer la grande voie… 4h après le départ du parking, mieux vaut tard que jamais. Une première longueur verticale, suivie de 2 grandes traversées faciles de 45m puis 4 petites longueurs pour arriver au sommet de la crête avec le soleil déclinant.
Un rappel plus tard, un peu de marche et nous voilà de retour une troisième fois sur le panoramique du GR. Connaissant désormais le chemin ils purent rentrer au parking (malgré un dernier petit détour involontaire).
Sibylle et Alex de leur côté était descendu pleine pente vers la direction de leur secteur. Coupant à travers bois, ils loupèrent ainsi le sentier qui leurs auraient permis de descendre plus facilement. Arrivant toutefois tant bien que mal au niveau de leur falaise ils tombèrent sur Armand qui les attendait au pieds de la voie. Celui-ci, voyant des grimpeurs déjà engagés au milieu de la paroi se demandait s’il n’était pas arrivé trop tard. Le hasard faisant bien les choses, ils purent se croiser au bon moment et entamer à leur tour l’ascension.
Finalement c’est à la tombée de la nuit que les deux cordées arrivèrent presque au même moment à la voiture.
Le lundi nous partons dans le secteur des Goudes. L’accès au parking du col de la Gardiole étant fermé aux voitures, nous nous garons au bord de la route des Crêtes puis entamons une longue marche d’approche d’environ deux heures pour arriver jusqu’aux falaises.
Nous nous séparons en deux cordées en cours de route. Sibylle et Simon se dirigent vers la calanque d’En Vau pour une petite grande voie suivie d’une promenade sur la plage de la Calanque.
Les Alexandre partent quant à eux vers la falaise du Devensson pour aller grimper “Chasseur de pierres”. Trouver le rappel permettant d’arriver au pied de cette grande voie fut déjà une première épreuve. Une mauvaise indication du topo et de Camp to Camp les as envoyé sur un mauvais chemin au carrefour du col du Devensson. Cela a entrainé une fouille de plus de deux heures d’un autre secteur de grimpe adjacent afin de trouver un rappel correspondant. Après avoir ratissé le bord de la falaise de long en large plusieurs fois et à deux doigts de renoncer à cause de l’heure qui filait, Alex a finalement aperçu le repère devant être situé près de notre voie (une croix chrétienne) au loin. Revenant sur leurs pas jusqu’au carrefour et prenant cette fois le bon sentier ils arrivent enfin jusqu’au premier rappel.
La descente se fit par 5 rappels dont deux magnifiques fils d’araignées de 50m. Elle se fit également par grand vent, 60m de corde soufflée jusqu’à l’horizontale à chaque fois qu’elles étaient jetées pour les rappels. L’aventure faillit d’ailleurs s’arrêter prématurément à cause d’un brin de corde partit se coincer dans les rochers très à l’écart de la voie à cause du vent. En parvenant à regrimper à côté de la voie sur une quinzaine de mètre et en délogeant le brin fautif Alex réussi finalement à sauver la situation (moyennant un sacré ballant quand il du lâcher la paroi une fois le brin libre).
Une fois arrivé en bas plus le choix. “Chasseur de pierres” est très difficile, l’heure beaucoup plus tardive que prévue à cause de la recherche de son départ et des rappels par grand vent mais sans sentier au pieds de la falaise le seul moyen de sortir de là passait par l’escalade. Cette grande voie fut bien ardue, surtout sa première longueur, mais également très belle et aérienne avec des styles de grimpe et de rochers variés. Réussissant à la finir et à atteindre le sommet 1h avant le coucher du soleil il ne restait plus qu’à retourner à la voiture. Une longue marche de retour qui se finira à la frontale pour rejoindre Simon venu les récupérer au parking.
Après ces deux jours dans des secteurs avec de grandes marches d’approche nous décidons d’aller à Cap Canaille ce mardi afin de nous reposer les jambes. A 50m du parking en haut du cap, nous prenons un rappel situé assez vertigineusement au bord de la falaise pour aller faire “Ouvreur de bouse” et “Bourreur de rousse”. Des randonneurs et des touristes situés non loin encouragent les grimpeurs qui descendent et applaudissent ceux qui remontent.
Deux rappels plus tard nous arrivons au pieds de cette falaise ocre et entamons chacun nos grandes voies.
Sybille et Alex qui finissent “Bourreur de rousse” en premier en profitent pour prendre en photo Simon et Alexandre qui terminent “Ouvreur de bouse” (avec Cassis en arrière-plan).
Nous retournons à Sormiou le mercredi avec deux cordées aux programmes différents. Une petite grande voie tranquille sur une arrête pour Simon et Alexandre qui partent dans la bien nommée “L’Hallu nulle”.
Alex et Armand, qui a pu revenir grimper une dernière fois avec nous, partent de leurs côtés dans une grande voie verticale beaucoup plus corsé “La directissime des dalles blanches”.
Les deux grandes voies se passent sans encombre. Armand et Alex retrouvant Simon et Alexandre à la terrasse du restaurant de la calanque en fin d’après-midi.
Après avoir déposé Simon le jeudi matin à la gare de la Ciotat nous partons en flèche dans “Nevermind the bollocks” à Cap Canaille. Après avoir trouvé le chemin vers le rappel au milieu des broussailles bien piquantes nous descendons en deux rappels au pied de la falaise. Nous longeons celle-ci et finissons par trouver le départ après plusieurs interrogations (les arbres morts ne sont pas forcément des repères très fiables surtout quand il y en a plusieurs).
Une très jolie grande voie avec un passage dans un boyau en L3, une traversée… mémorable en L5 et une belle surprise dans la L6.
Arrivé en haut de la falaise et après un autre passage dans les broussailles (toujours bien piquantes) nous retournons à la voiture puis rentrons à Marseille sans encombre pour prendre le train du retour.
Pour conclure : un excellent séjour apprécié par tous. De la bonne grimpe dans des paysages magnifiques, avec du beau temps et un super groupe 😊.
Pour rappel
Niveau requis : Pas de niveau d’escalade requis. En revanche il faut être autonome en grande voie et savoir : poser un relai, assurer son second, moufler, faire une remontée sur corde, tirer ses rappels.
Logement : une location Airbnb à Cassis ou La Ciotat.
Déplacement : en train.
Sur le forum, (se connecter avant) rapidement