par Fabien Grimpe-a-vue 

Dans cet article, nous allons aborder le sujet de l’assurage en escalade entre la première et la deuxième dégaine.

Merci beaucoup à Julie-Laïla, membre de la communauté Grimpe-A-Vue pour nos échanges. Julie-Laïla a largement inspiré cet article et a apporté beaucoup de matière pour sa rédaction.

Ce n’est pas la première fois que nous évoquons l’importance de parer le grimpeur tant que le premier point n’est pas clippé. Il est inutile d’assurer avec la corde tant que celle-ci n’est pas passée dans, au minimum, une dégaine.

Julie s’est donc posée l’excellente question de savoir comment assurer entre le premier et le deuxième point, en escalade.

À ce stade de la grimpe, parer ne sert plus à rien. Le grimpeur de tête est bien trop haut. Par ailleurs, même avec un assurage « traditionnel » (corde + assureur), la possibilité d’un retour au sol à mesure que le grimpeur approche le deuxième point est loin d’être une utopie. D’autant plus que le dynamisme de la corde commence à être important.

On clippe lorsque le bassin est au niveau du point

Ce conseil est valable dans tout la voie. Mais il est crucial au deuxième point. En effet, clipper, lorsqu’on est en dessous du point oblige le grimpeur à prendre du mou, donc à allonger la corde. En cas de chute à ce moment là, c’est retour au sol.

Lorsque le grimpeur clippe au niveau de la taille, l’assureur ne donne pas de mou et la longueur de sa corde est au plus juste.

Sec !

Corollaire du premier point, l’assureur qui assure « sec » entre le premier et le deuxième point réduit au maximum la longueur de corde et donc le risque de retour au sol.

Aussi, le grimpeur aura peut-être besoin que l’assureur se rapproche de la paroi pour pouvoir passer par-dessus la corde.

Évidemment, on ne sera pas sec au point d’ajouter de la difficulté au grimpeur. Tout est question de dosage ! 😉

Collé Serré

Il n’est pas question, ici, de danse sensuelle avec son partenaire, désolé. 

Par contre avec la paroi, si 😉.

L’assureur doit se rapprocher au maximum de la paroi pour être à l’aplomb du grimpeur. Ceci, une fois de plus, afin de réduire la longueur de corde déployée.

Les matheux du groupe pourront s’amuser à calculer la longueur de corde que rajoute le fait que l’assureur s’éloigne de la paroi 🙂.

S’ajoute à cela qu’assurer loin de la paroi peut avoir des conséquences tragiques pour les 2 grimpeurs.

Lorsque la corde forme un angle au niveau du premier point, un effet poulie peut apparaître. Celui ci se traduit, en cas de chute du grimpeur de tête, par une importante force de traction qui projette l’assureur vers le mur. Dans la panique, le réflexe courant est de lâcher la corde et d’utiliser ses mains pour se protéger….. Et le grimpeur n’est plus assuré !

Au mieux, on aura un nez cassé (pour l’assureur) et une cheville foulée (pour le grimpeur), et au pire…. Je te laisse imaginer :-/