C’est le projet tout récent qu’un adhérent du club, Mathias, a monté avec une amie : une newsletter mensuelle sur les enjeux politiques, sociaux et environnementaux de la montagne.

Découvrez ci-dessous la première édition de cette lettre d’information, qui connaîtra un prolongement sur un blog dédié.

Drè dans l’pentu !

Drè dans l’pentu !” Aurions-nous pu faire plus racoleur pour introduire cette lettre d’information ? Peut-être pas, mais chaque mois, vous recevrez désormais notre humble tour d’horizon thématique qui prend le monde des cimes pour ce qu’il est : un territoire habité, un lieu de travail et un terrain de jeux. Un espace naturel partagé, aussi.

La montagne est trop souvent perçue comme une étendue blanche, vierge, muette, immuable, désincarnée : comme un paysage au singulier, en somme. Pourtant, dentés ou dodus, renommés ou anonymes, les sommets – et les vallées qui les relient – forment un espace politique particulier, composé d’idéaux divers, d’approches contradictoires, de volontés parfois contraires.

Plutôt que de parcourir ces reliefs, nous souhaitons prendre le temps de nous y arrêter, de nous interroger sur ce qu’ils constituent pour nous et, inversement, sur l’impact des actions que nous menons à leur encontre. Nous nous intéresserons aux pionniers partis à la découverte de ces espaces, à leurs héritiers, ainsi qu’à ceux qui puisent leur inspiration en côtoyant les sommets.

Car la montagne nous concerne tous, que l’on soit randonneur ou guide de montagne, berger ou industriel, skieur professionnel ou vacancier, habitant historique, citoyen de passage ou internaute curieux de voir ce qui se trame dans les hauteurs françaises.

Ausculter, démystifier, détricoter les problématiques politiques, sociales et environnementales avec lesquelles les montagnes sont en prise et, bien sûr, faire profiter de ces monts que nous chérissons tous – et pas forcément pour les mêmes raisons.

Que les montagnards chevronnés nous fassent grâce, que les locaux pointilleux nous épargnent, et qu’ils parcourent avec indulgence cette newsletter : elle n’est au fond qu’un prétexte pour parler de monts et de merveilles.

L’inévitable Gilles Chabert

Personnage incontournable du ski alpin français, Gilles Chabert peut se vanter de compter à son actif autant de sobriquets que de casquettes. Celui qui se qualifie « d’homme le plus puissant de l’arc alpin » cumule à ce jour les fonctions de président du syndicat national des moniteurs de ski français (SNMSF), de vice-président et conseiller montagne de Laurent Wauquiez – président de la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis janvier 2016 – et d’administrateur du Dauphiné Libéré. Soupçonné de prises illégales d’intérêt, il a démissionné fin janvier de son poste d’administrateur de la Compagnie des Alpes.

Ce “général de l’Armée rouge” (allusion aux célèbres combinaisons des moniteurs de l’ESF) n’en est pas à son premier fait d’arme. Marie-Georges Buffet, ministre des sports de 1997 à 2002, peut en témoigner. Elle qui projetait de remettre en cause le monopole d’attribution du diplôme de moniteur s’était à l’époque heurtée au lobbying actif dudit général. Phénomène politique, Gilles Chabert jouit d’une influence tant locale que nationale et compte ainsi plusieurs soutiens dans les rangs des députés et ex-ministres. Jean-François Lamour, qui avait pris la succession de Madame Buffet, avait reconnu le zèle de Monsieur Chabert : « Il entre en réunion comme un pilier de rugby. Il se bat. Il aime sa terre, alors, on se laisse convaincre… ». Un sportif polyvalent, en somme.
Plan Neige

C’est justement sur “sa terre” que ce mélange des genres interpelle, avec la mise en oeuvre du Plan Neige Auvergne-Rhône-Alpes. Voté en novembre 2016, ce Plan Neige prévoit de consacrer 8 millions d’investissement pour équiper 35 stations des Alpes de canons à neige. Or, le quart de ces stations appartiennent à la Compagnie des Alpes, dont Chabert était administrateur avant sa démission. Si ce dernier n’a pas participé au vote de la Commission sur le Plan Neige, il en a été le principal ordonnateur. Chabert, « propriétaire partout où il neige » selon ses propres mots, semble avoir choisi de faire neiger là où les flocons viennent à manquer.

Rapport sur l’ENSM
Le nom de Chabert a également été évoqué en début d’année à l’occasion de la publication, par le Ministère des sports, du rapport d’inspection sur l’Ecole nationale des sports de montagne (ENSM), en charge de la formation des moniteurs de ski, des guides de haute montagne et des accompagnateurs de moyenne montagne. En partie occulté, ce rapport pointait notamment la mainmise des trois syndicats majoritaires sur la formation des professionnels. Outre le Syndicat national des guides de montagne (SNGM) et le Syndicat national des accompagnateurs de montagne (SNAM), le 3ème syndicat mise en cause est le SNMSF, dont Chabert est président.
Découvrir la carte du Plan Neige

Montagnes et loi française

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Pierre Mériaux,

le “Monsieur Montagne” de Benoît Hamon

Elu écologiste, Pierre Mériaux est conseiller Tourisme et Montagne de la ville de Grenoble et, le temps d’une campagne, conseiller Montagne auprès de Benoît Hamon.

Nous l’avons appelé pour discuter :
– de son activité politique au sein de la mairie de Grenoble
– du plan neige de Laurent Wauquiez et de la loi montagne
– de son rôle dans la campagne présidentielle

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Les parrains de la montagne

Parmi les onzes candidats qualifiés pour le premier tour des présidentielles, pour qui roulent les maires de montagne ? Le 18 mars dernier, le Conseil constitutionnel a publié la liste définitive des 14 296 parrainages d’élus officiellement validés. Parmi eux, les soutiens détaillés de plus 2500 maires de communes de massifs de montagne.
Voir les parrainages dans les autres massifs

Les monotypes de Mark Johnsen

Mark Johnsen est un artiste californien passionné par l’intersection des éléments naturels. Son inspiration, il la tire de son enfance et de ses voyages de pêche dans la Sierra Nevada. Sa série de monotypes – une technique d’impression réalisée par transfert d’encre – Mountain Types se nourrit de ces souvenirs.
“Sur le plan politique, partir en montagne peut résonner comme une sorte d’aveu d’insuffisance.Celui à l’égard d’un contrat social qui impose en quelque sorte une sécurité collective.

En quittant le jeu social il s’agit de se réapproprier une partie de sa liberté, de se dérober, ne serait-ce que le temps d’une ascension, au troc que propose , dans son principe, tout contrat social.

On provoque ainsi une réappropriation de soi, on réaffirme que l’on s’appartient à soi avant d’appartenir à un quelconque groupe social.”  

Alain Ghersen
Drè dans l’pentu  ! : une idée à quatre mains et une plume

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