Ils étaient huit, ils étaient beaux, ils sentaient bon le calcaire chaud…

En embarquant à la gare de Lyon mardi soir, certains savaient déjà ce qui les attendait, mais ils se gardèrent bien de divulgâcher quoi que ce soit aux non initiés. Parce que le Verdon, camarades, s’apprend au contact de son rocher, ses gouttes d’eau, écailles, renfougnes et colonnettes.

Cinq jours d’escalades et de descentes en rappel. Ou plutôt l’inverse, puisque dans la plupart des cas les gorges ne se laissent approcher que par le haut. Adeptes de la boule au ventre : welcome.

Le 1er jour, les 250 mètres de la paroi de l’Escalès s’offrent à nous. Le Jardin des écureuils permet de s’adapter au rocher en douceur (!) avec des grandes voies belles et abordables. Et pour ceux qui en redemandent, des couennes moulinées depuis le haut de la falaise les attendent au soleil.

Jour 1 : Chlorochose (Tristan+Yannick) ; Les dalles grises (Alex+Louise ; Christophe+Nicolas ; FX+Jimmy)

Le matin du second jour, les projets prennent de l’ampleur ! On poussera les voitures jusqu’à l’entrée des gorges où la vue sur le lac de Sainte-Croix vous prend aux tripes. Trois cordées exploreront le secteur Adieu Zidane, dont deux butteront sur la voie éponyme et son escalade exigeante ; la quatrième continuera jusqu’au site du Don de l’aigle, falaise récemment équipée qui surplombe le lac, offrant des panoramas qui compensent largement la perte d’ambiance du canyon. L’escalade est superbe.

Jour 2 : Hissage nocturne (Louise+Nicolas) ; Fièvre résurrectionnelle (FX+Yannick ; Christophe+Jimmy) ; Le don de l’aigle puis Lunathite (Alex+Tristan)

Les prévisions météo du 3ème jour découragent tout projet de grande voie. Excuse en or pour les muscles endoloris par les efforts de la veille. Ce sera donc randonnée pour les uns, couennes pour les autres au site du Bastidon. Et effectivement, en début d’après-midi, les fortes chaleurs de la matinée laissent place à un orage impressionnant. L’occasion de travailler le lever de coude au bar de La Palud avec quelques copains de Faites le mur rencontrés en chemin 🙂

Jour 3 : couennes à la falaise Bastidon (Christophe+FX+Jimmy+Louise+Nicolas+Tristan) ; rando dans les gorges puis jusqu’à La Palud (Alex+Yannick)

4ème jour, un samedi chaud et ensoleillé, et un peu plus de monde sur les falaises. On décolle tôt vers la fameuse Arête du Belvédère, à proximité du refuge de la Maline. Après une approche délicate, rendue presque décourageante par les séquelles de l’orage de la veille et les galères de rappel, deux cordées se lancent à l’assaut de l’Arête, alors que deux autres jettent leur dévolu sur deux grandes voies voisines. Encore une fois, les styles sont variés (avec des passages 100 % renfougne !), la grimpe superbe et fluide, l’ambiance belle à en pleurer. En prime, pour certains, des équipements « d’origine » créateurs de sensations…

Jour 4 : Arête du Belvédère (Alex+Christophe ; Nicolas+Yannick) ; La voie des Dalles (FX+Louise) ; Télégrammes (Jimmy+Tristan)

5ème et dernière journée, les esprits sont légers mais tout de même forcés à se projeter sur le retour du soir. Peu importe, on grimpera jusqu’à plus soif. Une flèche s’organise au secteur de la Dérobée sur l’Escalès, une seconde pour l’Arête de la patte de chèvre au Don de l’aigle, alors que deux autres préféreront les couennes de la falaise des Félines. L’escalade est belle et sans accroc, laissant le temps de nous rafraîchir et remettre les muscles en place dans le lac de Sainte-Croix.

Jour 5: Arête de la patte de chèvre (Christophe+FX+Yannick) ; La dérobée avec une sortie par la variante du Rasoir (Louise+Nicolas+Tristan) ; couennes à la falaise des Félines (Alex+Jimmy)

Impossible d’exposer tous les détails qui ont contribué au haut niveau d’ambiance de ce séjour : le restaurant de Luce, les repas étoilés cuisinés en groupe chaque soir, Leon le paon chaque matin à 5h, les discussions de haute volée (CSP+ ou pas ?!), le concours de vétusté des voitures… Merci à ce groupe qui est resté au top, en toutes circonstances !