Le Caroux. Ses gorges, ses aiguilles, ses torrents… Mais aussi ses voies en terrain d’aventure de tous niveaux, son gneiss incrusté de cristaux et de quartz qui brille au soleil, et ses marches d’approche labyrinthiques.

C’est ici que 8 grimpeurs de Cimes 19 ont posé leurs valises pour 3 jours, tous prêts à se charger en coinceurs et à en découdre avec la falaise.

Tout a commencé un vendredi soir, à la nouvelle gare de Montpellier Sud de France. Tout d’abord par une séance photos, 17 pour être précis, à la lumière des téléphones pour débloquer l’accès aux voitures de location. Puis la sortie du parking. Des panneaux ronds et rouges, des travaux, de la confusion et un faux-départ pour l’une des voitures. Mais un peu plus d’une heure plus tard, les deux voitures se retrouvent à un rond-point et arrivent en même temps au gîte.

Une bonne nuit de sommeil plus tard, la troupe se retrouve pour un petit déjeuner commun puis part en direction du parking des gorges d’Héric. Là, le groupe de scinde en deux : les débutants partent avec Jules, un guide tout fraîchement diplômé de l’Ensa, tandis que les autonomes partent faire leurs voies.

Les premiers commencent tranquillement, on est dans le sud, surtout quand le collègue passe pour taper la causette. Un atelier pose de coinceurs et construction de relai plus tard, les voilà partis dans leur première grande voie dans la tête de Braque.

Pendant ce temps, Cyril et Gurvann partent dans le Rocher Marre, tandis que Volker et Carène, partis initialement pour l’Aiguille Godefroy, se rabattent sur la voie Desmaison dans la Tour Carrée d’Aval.

Le 2ème jour, la troupe des débutants part dans l’Arête sud du Minaret, une belle grande voie d’une longueur de 200m tout en TA pur, sauf dans la première longueur où Jules plantera délicatement un piton pour assurer la bande de joyeux lurons. Tout le monde pourra ensuite construire au moins un relai, parfois sur coinceurs difficiles à retirer, et apprendre à gérer le matériel (pour que le copain qui prend la tête ensuite ne se retrouve pas sans les précieux friends doublés pour bétonner le relai), ou encore à gérer le tirage en faisant de petites longueurs et en prenant soin de bien détorsader les deux brins de corde dans la voie. L’une des cordées en rajoutera un peu en prenant un chemin non protégeable plutôt qu’une belle cheminée, mais au final, tout le monde sortira content de cette journée.

De leur coté, Cyril, Gurvann et Carène se mettent en route pour faire l’Aiguille Godefroy. Un éboulement récent entre les Aiguilles Deplasse et Vialat modifiant l’accès habituel, les 3 grimpeurs décident de passer par le plateau pour emprunter un chemin qui descend jusqu’aux aiguilles et qui, leur a-t-on dit (ou ont-ils cru entendre à l’apéro la veille) leur fera gagner du temps. 1h vs 1h30 en passant par les gorges en bas. Après avoir garé la voiture à Douch, ils suivent un chemin sur le plateau qui, avant de les mener à la piste des aiguilles, les amène au beau milieu d’une partie de chasse à la palombe. L’un des chasseurs se veut rassurant en précisant qu’il tire en l’air mais les 3 grimpeurs préfèrent ne pas trop traîner dans le coin et s’éloignent d’un bon pas. Ils suivent le chemin un petit moment avant de descendre, descendre encore, avec des passages un peu raides et plus ou moins stables, descendre encore et encore, rejoindre la piste des aiguilles et suivre le balisage rouge, puis chercher les triangles orange, ne pas les trouver, revenir en arrière, grimper un peu et finir par trouver le premier. Le suivre et passer un petit moment à chercher la petite pancarte accrochée dans un arbre qui indique le départ de l’aiguille. Apercevoir des pitons dans la paroi et se dire que c’est ici le départ. Douter un peu, scruter les alentours et finalement, trouver la petite pancarte et être rassuré sur le fait d’être au bon endroit. Tout cela leur aura pris 2h30… vs 1h annoncée au départ. Il est midi passé, il ne va pas falloir trainer pour enchainer les 10 longueurs dans une aiguille présentée comme la plus longue et la plus peaumatoire des 3 aiguilles du Caroux.

La cordée ne traîne donc pas et enchaine, changeant de premier toutes les 2-3 longueurs, et prenant garde à bien vérifier l’itinéraire régulièrement sur le topo. Carène fera quand même un peu de hors-piste, passant par des endroits particulièrement lichéneux. Mais à chaque fois, ça passe et ils finissent toujours par revenir dans le droit chemin. C’est quand même au soleil couchant qu’ils terminent la dernière longueur et arrivent au sommet de l’aiguille. Le retour au parking se fera à la frontale et c’est à une heure bien avancée que les 3 grimpeurs arrivent au gîte et retrouvent leurs petits camarades pour le dîner.

Le troisième jour, Cyril et Gurvann partent dans Le grand Livre tandis que Carène et Volker décide de faire quelques couennes. De leur coté, les débutants partent pour une grande voie dans le Rocher Marre, avec une mythique longueur teigneuse en 6b. Ici, les bonnes vieilles dégaines remplaceront les coinceurs, merci les voies en semi-TA. Un peu pressé par le train du retour en fin de journée, Jules accélère le pas dès le début et prend le contre-pied de la détente matinale du premier jour. Il entame la voie au pas de course, grillant la priorité au binôme Quentin / Thibaud censé partir en premier et tractant quasiment des deux compagnons de cordée, qui passeront ensuite en tête pour ralentir ce rythme effréné. Résultat : retour en bas de la voie avec 3h d’avance sur l’heure de départ, l’occasion d’apprendre à progresser en corde tendue, d’assurer à l’épaule, de faire de la remontée sur corde ou encore du mouflage, sans oublier le petit café au parking.

En résumé de ce week-end, dixit un participant : « Bref, trop cool, pleins de choses apprises, des belles voies, du soleil, des bonnes bouffes… que demande le peuple pour son weekend ? »